Smartroom, une plate-forme d’expérimentation d’un environnement intelligent
Le projet Smartroom, conçu par Supélec, est une plateforme d’expérimentation reproduisant un logement intelligent. Ce laboratoire de recherche situé à Metz développe les technologies pour la restauration de l’autonomie de personnes en situation de handicap et la prévention et le suivi des maladies chroniques.
L’assistance médicale à domicile et le maintien des personnes dépendantes dans leur environnement habituel est un des grands enjeux humains et technologiques de la décennie. L’objectif concret de Smartroom consiste à mettre au point de nouvelles technologies et d’en assurer le transfert industriel. Ouverte aux chercheurs et étudiants, la structure de 400m² truffée de capteurs (caméras, microphones) et de systèmes de diffusion d’information (écrans, haut-parleurs), permet également à des entreprises locales de tester et valider leurs produits en grandeur nature.
La plate-forme robotique s’intègre elle-aussi à cet espace intelligent et permet d’expérimenter les recherches réalisées dans le domaine de la robotique cognitive et interactive dans un environnement ou cohabitent personnes et robots.
Axes de recherche
- Le traitement du son et de la parole. Au moyen de capteurs sonores, une scène sonore complexe peut être créée et permettre, par exemple, à des personnes malvoyantes de s’orienter grâce aux sons que pourraient produire un système intelligent de transposition d’une scène visuelle en scène auditive. L’analyse automatisée des changements sonores brutaux pourra également conduire à la détection de chutes et autres accidents domestiques,
- Traitement des images et de la vidéo. Le traitement simultané d’une image ou d’une vidéo selon plusieurs angles permettrait d’atteindre un positionnement précis d’objets dans l’espace, donnant à un robot la possibilité de se diriger vers une cible ou une personne en détresse. Nous pouvons également penser aux recherches sur la détection et la reconnaissance faciale, qui permettraient un accès privé à des objets informatiques (par exemple un robot ne répondrait qu’aux ordres de certaines personnes). Sorti du contexte domestique, on imagine également des progrès conséquents sur l’analyse vidéo des mouvements de foule par exemple,
- La réalité augmentée pourrait fournir aux personnes malvoyantes des informations sous forme d’une synthèse vocale lorsqu’elles s’approchent d’un objet muni d’une description,
- Robotique cognitive. La recherche vise à rendre les robots autonomes afin qu’ils s’adaptent automatiquement aux changements de l’environnement, élément inévitable lorsque des personnes et des robots cohabitent. Ceci a pour conséquence un travail titanesque sur la sécurité des personnes, leur interaction avec les robots, ainsi que les services que ces derniers peuvent rendre. On pense notamment à une forme d’aide médicale, comme l’avertissement en temps voulu de la prise de médicaments ou de symptômes observés,
- Le traitement des signaux biomédicaux peut-être rendu possible grâce à l’utilisation de tous les éléments abordés ci-dessus. Rythme respiratoire de la personne, température corporelle, tension artérielle… La recherche sur des systèmes de capteurs miniatures combinés aux événements intelligents de l’habitation pourra donner lieu à des rapports médicaux quotidiens réalisés automatiquement, pour un suivi médical permanent à domicile. On pense enfin aux applications possibles mettant en relation le cerveau humain avec un élément extérieur, comme la commande d’un fauteuil roulant électrique par la pensée ou des nouvelles interfaces de jeux vidéo.